Kodak vs Ilford : Comparatif Exclusif des Films Noir et Blanc par le Club Argentique
La photographie argentique connait un regain d'intérêt ces dernières années, et le choix du film noir et blanc reste une décision cruciale pour tout photographe. Notre Club Argentique vous propose une analyse approfondie des deux géants du domaine : Kodak et Ilford. Que vous soyez un passionné cherchant à affiner votre technique ou un curieux désireux de découvrir la magie du noir et blanc, ce comparatif exclusif vous guidera à travers les subtilités de ces émulsions légendaires.
Les caractéristiques distinctives des films Kodak et Ilford
Le grain et la résolution des émulsions
La structure du grain constitue sans doute la différence la plus fondamentale entre les films Kodak et Ilford. Les émulsions Kodak, notamment la T-Max, se distinguent par leur technologie à cristaux tabulaires qui offre une finesse remarquable. De son côté, Ilford propose avec sa gamme Delta une approche similaire de grain fin, mais conserve un caractère légèrement plus présent qui séduit de nombreux photographes pour son authenticité. La Tri-X de Kodak présente quant à elle un grain plus prononcé et expressif qui a façonné notre vision du photojournalisme au 20ème siècle, tandis que la HP5+ d'Ilford offre un grain équilibré qui se place parfaitement entre caractère et finesse.
La latitude d'exposition et les contrastes
La photographie argentique exige une maîtrise de l'exposition que les films modernes facilitent par leur latitude impressionnante. Les pellicules Ilford se distinguent particulièrement dans ce domaine, avec la HP5+ capable de supporter jusqu'à 2 à 3 stops de surexposition tout en conservant des détails dans les hautes lumières. La Tri-X de Kodak n'est pas en reste, offrant une souplesse légendaire qui explique sa popularité auprès des photojournalistes comme Henri Cartier-Bresson. En termes de contraste, les films Ilford Pan F 50 et Ilford Ortho 80 produisent des images plus tranchées, idéales pour la photographie architecturale, tandis que les émulsions Kodak tendent vers un équilibre plus doux, notamment avec la T-Max qui préserve davantage les nuances dans les ombres.
Analyse technique des films emblématiques des deux marques
Kodak Tri-X et T-Max face aux Ilford HP5 et Delta
La Tri-X 400 et la HP5+ constituent les porte-étendards respectifs de Kodak et Ilford, avec des caractéristiques qui les ont élevés au rang de standards. La Tri-X, avec son rendu qualifié de « Rock'nRoll » par les utilisateurs, offre un grain expressif et un contraste naturel qui transcende le temps. Elle se vend aujourd'hui entre 15 et 25€ la bobine, prix qui reflète tant sa qualité que sa notoriété. Face à elle, la HP5+ d'Ilford, plus abordable à environ 9-10€, présente un équilibre remarquable entre grain et définition, avec une courbe tonale légèrement plus douce qui préserve les détails dans les ombres. Pour les amateurs de grain fin, la T-Max de Kodak et la gamme Delta d'Ilford proposent des alternatives modernes, avec des technologies de cristaux avancées qui permettent d'atteindre des niveaux de détails impressionnants tout en conservant la sensibilité propre à chaque marque.
Comportement en basse lumière et rendu des nuances
Les conditions de faible luminosité révèlent véritablement la personnalité d'un film. Les pellicules haute sensibilité comme la Delta 3200 d'Ilford et la T-Max 3200 de Kodak excellent dans ces situations, mais avec des rendus distincts. L'émulsion Ilford produit un grain prononcé mais agréable qui ajoute une texture dramatique aux scènes nocturnes, tandis que la T-Max conserve une netteté supérieure même dans ces conditions extrêmes. Dans un test comparatif, la Tri-X exposée à EI 200 en lumière ambiante avec réflecteurs a démontré une grande souplesse, tandis que la Pan-F d'Ilford à EI 25 a révélé des transitions douces malgré un contraste élevé, particulièrement flatteuse pour les portraits. Ce rendu spécifique et stylisé de la Pan-F se montre sublime pour la peau, créant des transitions tonales exceptionnelles qui valorisent le sujet.
Aspects pratiques : développement et manipulation
Compatibilité avec les procédés de laboratoire
Le développement constitue une étape cruciale dans le processus argentique, et les films Kodak et Ilford réagissent différemment aux divers révélateurs. Les émulsions Ilford montrent une grande polyvalence, fonctionnant remarquablement bien avec une large gamme de produits chimiques, du classique D76 au caractéristique Rodinal. Les films Kodak, particulièrement la T-Max, atteignent leur plein potentiel avec des révélateurs spécifiquement formulés comme le T-Max Developer, optimisé pour leurs cristaux tabulaires. Une particularité notable concerne l'Ilford XP2 Super, un film noir et blanc développable dans le processus C41 couleur, offrant une flexibilité unique pour les photographes qui ne disposent pas d'accès à un laboratoire noir et blanc spécialisé. Cette compatibilité avec les laboratoires standards représente un avantage considérable pour les photographes voyageurs ou ceux qui débutent dans la pratique argentique.
Durabilité et conservation des négatifs
La conservation à long terme des images constitue un aspect souvent négligé mais fondamental du choix d'un film. Les négatifs Kodak et Ilford présentent tous deux une excellente stabilité archivistique, avec des émulsions conçues pour durer plusieurs décennies dans des conditions de stockage appropriées. On observe toutefois quelques différences subtiles : les films Ilford, notamment la gamme Delta, bénéficient d'un support légèrement plus robuste qui résiste mieux aux manipulations répétées. Certains utilisateurs ont signalé que la dorsale des films Kentmere, une gamme économique d'Ilford, serait plus sujette aux rayures. Pour la manipulation quotidienne, les films à support fin comme certaines références économiques nécessitent davantage de précautions lors du chargement et du développement pour éviter les dommages qui compromettraient la pérennité des images.
Choix du film selon vos projets photographiques
Films adaptés aux portraits et scènes urbaines
Pour la photographie de portrait, le choix du film détermine largement l'atmosphère de l'image finale. La Tri-X de Kodak, avec son grain caractéristique et son contraste équilibré, produit des portraits expressifs aux noirs profonds qui ont fait la réputation de nombreux photographes humanistes. L'Ilford Pan-F 50, avec sa sensibilité basse et son contraste élevé, offre une finesse exceptionnelle pour les portraits en studio où la lumière est contrôlée. Dans un contexte urbain, les films 400 ISO comme la HP5+ d'Ilford ou la Double-X de Kodak excellent grâce à leur polyvalence. Cette dernière, disponible en bobine de 30,5m pour environ 70€, délivre un rendu qualifié de « pétillant » et « graphique » par ses utilisateurs, avec des hautes lumières éclatantes et des ombres denses qui magnifient l'architecture et les scènes de rue.
Sélection pour les paysages et l'architecture
La photographie de paysage et d'architecture exige une restitution précise des détails et une gestion optimale des contrastes que certains films noir et blanc maîtrisent particulièrement bien. Les émulsions à grain fin comme la T-Max 100 de Kodak ou la Delta 100 d'Ilford représentent des choix privilégiés pour ces applications, offrant une résolution exceptionnelle qui capture les textures les plus subtiles. Pour les paysages spectaculaires nécessitant un impact visuel fort, les films à contraste élevé comme l'Ilford Pan F 50 ou le Rollei Ortho 25 produisent des images saisissantes avec des ciels dramatiques et des détails ciselés. Ces films à basse sensibilité nécessitent cependant une lumière abondante et un trépied stable. Pour une approche plus expérimentale, la Rollei Infrared ou l'Ilford SFX 200 offrent des rendus uniques où la végétation apparaît dans des tons blancs lumineux, créant des paysages oniriques d'une beauté singulière.
Prix et disponibilité des films noir et blanc sur le marché actuel
Le marché de la photographie argentique connaît un regain d'intérêt, avec une attention particulière pour les films noir et blanc. Pour les photographes du Club Argentique, le choix d'un film est une décision artistique majeure qui influence directement le rendu final des images. La sélection s'avère vaste, avec une trentaine de références de pellicules noir et blanc disponibles en 2023, chacune présentant des caractéristiques uniques en termes de grain, contraste et sensibilité.
Analyse comparative des tarifs Kodak et Ilford en format 35mm et 120
Les deux géants du film noir et blanc, Kodak et Ilford, proposent des gammes variées à des prix distincts. Les pellicules Kodak se situent généralement dans une gamme de prix plus élevée: la Tri-X 400 (400 ISO) se vend entre 15 et 25€, la T-Max 100 entre 15 et 16€, et la T-Max 400 autour de 17-18€. La T-Max 3200, idéale pour les conditions de faible luminosité, est proposée entre 14 et 15€.
Ilford offre une gamme plus large à des tarifs généralement plus accessibles. L'HP5+ (400 ISO), alternative prisée à la Tri-X, est disponible entre 9 et 10€. La marque propose aussi des options économiques comme la Kentmere 400 (5-6€), la Pan 100 (5-6€) ou la Pan 400 (5-6€). Pour les amateurs de grain fin, la Delta 100 et la Delta 400 se vendent entre 8 et 9€, tandis que la Delta 3200 coûte entre 9 et 10€. La Pan F Plus (50 ISO), qui offre un contraste marqué, se trouve entre 10 et 19€.
Un aspect notable dans la comparaison est la hausse constante des prix des pellicules Kodak ces dernières années, poussant même des utilisateurs fidèles à la Tri-X à se tourner vers l'Ilford HP5+ malgré leurs différences de rendu photographique. En format 120, utilisé dans les appareils moyen format, les prix augmentent d'environ 30% par rapport au format 35mm.
Options d'achat en ligne et dans les boutiques spécialisées
Pour se procurer ces films noir et blanc, les photographes disposent de nombreuses options, tant physiques qu'en ligne. Les boutiques spécialisées comme Nation Photo à Paris ou les Ateliers de Marinette à Lyon offrent l'avantage du conseil personnalisé et d'une sélection bien pensée de pellicules. Ces enseignes permettent également d'examiner les produits avant achat.
Les grandes surfaces de la photographie comme la FNAC, Darty ou les sites Digixo et Digit-Photo (basé à Metz) proposent également une gamme de films argentiques, avec parfois des promotions intéressantes. Pour une sélection plus vaste, notamment sur les marques moins distribuées, des revendeurs spécialisés comme Fotoimpex en Allemagne sont des références.
Les plateformes en ligne comme Amazon présentent l'avantage de prix parfois compétitifs et d'une livraison rapide. Par exemple, une bobine de 100 pieds de FP4 est disponible à 53,54€ (frais de port inclus) sur Amazon, permettant de charger soi-même ses cartouches et de réaliser des économies substantielles à long terme.
L'achat groupé entre photographes du Club Argentique représente une autre stratégie pour diminuer les coûts. Une bobine de 30,5 mètres de Kodak Double X coûte environ 70€ (hors frais de port), ce qui réduit considérablement le prix par vue quand elle est partagée entre plusieurs photographes passionnés.
Pour les débutants en photographie argentique, les films 400 ISO comme l'Ilford HP5+ ou la Kodak Tri-X constituent des points d'entrée recommandés, alliant polyvalence et qualité, avec un rendu distinct qui fait la signature de chaque marque dans l'univers du noir et blanc.